Rhizarthrose : définition, symptômes et traitements

La rhizarthrose est l’autre nom de l’arthrose du pouce. Cette pathologie dégénérative est fréquente à partir de la cinquantaine et concerne très majoritairement les femmes.

Voici tout ce qu’il y a à savoir sur cette atteinte du pouce, souvent bilatérale.

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Définition de la rhizarthrose

L’articulation qui constitue la base du pouce est composée de trois os : le scaphoïde, le trapèze et le trapézoïde. Son rôle est essentiel puisqu’elle permet la mobilité du pouce, très sollicité toute la journée pour les gestes de la vie courante et de la vie professionnelle.

En raison de ces contraintes mécaniques importantes, l’articulation du pouce est particulièrement exposée à une usure progressive : l’arthrose, qu’on appelle rhizarthrose. Elle consiste en une destruction progressive du cartilage.

La rhizarthrose est fréquente à partir de 50 ans, particulièrement chez les femmes. Souvent bilatérale, elle cause des douleurs et une atteinte à la mobilité du pouce, dont la base se déforme et peut ressembler à un « Z ».

Les causes et symptômes de la rhizarthrose

Les causes de la rhizarthrose

La rhizarthrose peut résulter :

  • D’un traumatisme au niveau du pouce ou de la main, par exemple une fracture.
  • D’un rhumatisme.
  • D’une infection.
  • De l’exercice de certaines professions ou activités qui sollicitent particulièrement l’articulation du pouce.

Mais la plupart du temps il n’y a pas de cause identifiée : on parle alors de rhizarthrose idiopathique.

Les symptômes de la rhizarthrose

Les symptômes sont assez évocateurs :

  • La maladie peut se développer sans aucune douleur mais le plus souvent, le patient souffre au niveau du pouce. Ces douleurs dominent souvent la nuit mais elles peuvent aussi être présentes la journée et gêner certains gestes du quotidien, surtout ceux qui sollicitent la pince pouce/index. Le patient a par exemple du mal à cuisiner, à tenir des objets lourds, ouvrir des couvercles ou dévisser un bouchon.
  • L’articulation s’enraidit progressivement et la mobilité du pouce se trouve diminuée.
  • L’articulation se déforme et finit par présenter une forme caractéristique en « Z » : le pouce paraît désaxé par rapport à sa position habituelle.

Facteurs de risques de la rhizarthrose

L’exercice d’une activité qui implique des postures ou des mouvements répétés peut favoriser l’apparition d’une rhizarthrose mais il ne s’agit pas d’un réel facteur de risque puisque d’autres causes existent par ailleurs.

Avoir de l’arthrose dans d’autres articulations ne prédispose pas non plus particulièrement à la rhizarthrose.

En revanche, peuvent constituer des facteurs de risque :

  • Le sexe féminin et l’influence des variations hormonales (ménopause précoce par exemple). Les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à être atteintes de rhizarthrose (80% environ).
  • L’hérédité puisqu’on constate des formes familiales de rhizarthrose.
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    Déformation du pouce 

    Diagnostic de la rhizarthrose

    Le diagnostic est posé à l’issue d’une démarche en plusieurs étapes :

    • Un examen clinique attentif : il porte sur les deux mains et révèle souvent une douleur à la mobilisation du pouce. Dans les formes débutantes, l’articulation du pouce est gonflée et dans les formes plus évoluées, une déformation (ou un début de déformation) en forme de « Z » est également très caractéristique. Le médecin contrôle la force dans les mains pour mettre en évidence un éventuel déficit, unilatéral ou bilatéral. Le bilan clinique permet aussi d’éliminer d’autres causes de douleurs de la base du pouce comme une ténosynovite de De Quervain ou un pouce à ressaut.
    • Un bilan radiographique : des radiographies standard face et profil du pouce permettent de révéler la souffrance de l’articulation et l’étendue de la perte de volume de l’os. Elles sont parfois complétées par un scanner ou une IRM pour affiner le diagnostic si besoin. Elles permettent de préciser s’il y a une atteinte des articulations adjacentes afin de proposer le traitement le plus adapté.
    • Le bilan biologique ne fait pas systématiquement partie de la démarche diagnostique : il n’est prescrit que dans certains cas particuliers, notamment pour s’assurer par exemple qu’il n’existe pas une maladie inflammatoire.
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    Examen radiographique

    Les traitements de la rhizarthrose

    Tout dépend de l’étendue de l’atteinte et de son impact sur la qualité de vie du patient.

    Traitement médical

    Le traitement médical est toujours entrepris en première intention et suffit dans un grand nombre de cas. Il consiste en :

    • Une mise au repos de l’articulation, parfois grâce au port d’une attelle sur mesure qui maintient le socle composé du trapèze, du trapézoïde et du scaphoïde. Portée la nuit seulement ou une partie de la journée, elle procure généralement un soulagement efficace des symptômes.
    • Un traitement médicamenteux antalgique ou anti-inflammatoire pour traiter les douleurs.
    • Des séances de rééducation pour réduire l’inflammation, maintenir au maximum la mobilité du pouce et soulager les douleurs.
    • Des infiltrations de corticoïdes ou éventuellement d’acide hyaluronique.

    Traitement chirurgical

    Si ce traitement médical ne donne pas de résultats suffisamment probants et si la gêne reste importante, une chirurgie peut être envisagée. Elle ne garantit pas toujours une récupération totale de la mobilité mais elle a une grande efficacité sur les douleurs articulaires.

    Il existe de nombreuses modalités d’intervention. Le choix entre elles se fera en concertation avec le chirurgien, en fonction de toutes sortes de critères, parmi lesquels : importance de l’atteinte, ampleur de la gêne dans les activités quotidiennes, nature de l’activité professionnelle exercée, âge, etc.

    • Une intervention par arthroscopie réalise un nettoyage articulaire et « lime » les zones de conflit de l’articulation, en passant de mini-instruments et une caméra miniaturisée par de petits trous au niveau du 1er métacarpien.
    • Une arthrodèse du pouce consiste à fusionner le trapèze et le premier métacarpien pour immobiliser définitivement l’articulation et faire cesser les douleurs. Le gros inconvénient de cette solution est qu’elle « fige » le pouce dans une position et n’agit donc que sur la douleur.
    • La pose d’une prothèse trapézo-métacarpienne pour remplacer l’articulation abîmée. Une articulation artificielle en deux parties est donc mise en place. Cette intervention suppose que le trapèze soit encore en suffisamment bon état pour supporter la prothèse.
    • La trapézectomie pour ôter totalement l’os (le trapèze) usé, après incision au niveau du poignet. Cette intervention est souvent associée à une ligamentoplastie : puisque le pouce est privé de l’un des éléments de son socle, il est stabilisé avec le ligament long adducteur du pouce, situé à proximité. C’est l’intervention la plus lourde, aux suites les plus longues.

    Chacune de ces interventions donne généralement de bons résultats sur les douleurs qui sont très nettement améliorées. En revanche, il est plus difficile de restaurer totalement la mobilité et la force du pouce.  C’est la prothèse qui, à cet égard, donne les résultats les plus probants.

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    Prothèse du pouce 

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