Traitement de la pseudarthrose du scaphoïde

La pseudarthrose du scaphoïde survient quand une fracture du poignet s’est mal ou pas consolidée.

Une fois la pathologie diagnostiquée, parfois tardivement, plusieurs options sont possibles. Elles sont toutes chirurgicales. Le choix de la technique dépend du degré d’atteinte de l’articulation du poignet.

Voici tout ce qu’il y a à connaître sur les différents traitements chirurgicaux de la pseudarthrose du scaphoïde.

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Définition de la pseudarthrose du scaphoïde

La pseudarthrose est une pathologie qui fait suite à une fracture mal consolidée du scaphoïde. Ce petit os est situé dans l’une des deux rangées qui constituent l’articulation du poignet. Du fait de son emplacement, à la base du pouce, c’est l’os qui se fracture le plus souvent lors d’une chute. 

Lorsque la consolidation de cette fracture n’est pas acquise au bout de 3 à 6 mois, on parle de pseudarthrose. Si la maladie n’est pas traitée, le poignet va devenir progressivement de plus en plus raide, avec une altération de sa mobilité. Des douleurs importantes vont apparaître et empêcher le patient d’utiliser son poignet normalement.

Indications du traitement de la pseudarthrose du scaphoïde

Le traitement de la pseudarthrose du scaphoïde ne peut être que chirurgical : il n’existe aucun traitement médical susceptible d’améliorer les symptômes (enraidissement et douleurs).

Plusieurs interventions chirurgicales peuvent être envisagées pour traiter la pseudarthrose du scaphoïde, en fonction de la gravité de l’atteinte. Certaines d’entre elles ne sont possibles que lorsque la maladie est à un stade précoce.

Difficulté supplémentaire : la fracture du scaphoïde passe parfois inaperçue et l’absence de consolidation n’est constatée que très tard, alors que la pseudarthrose est déjà bien installée.

Zoom sur la chirurgie de la pseudarthrose du scaphoïde

Il existe principalement 4 techniques chirurgicales, à choisir en fonction de l’étendue de l’atteinte.

Elles sont généralement réalisées sous anesthésie locale ou loco-régionale, en ambulatoire ou, pour les plus lourdes d’entre elles, lors d’une hospitalisation de 24 heures.

 

La greffe par technique arthroscopique

Cette intervention peut être envisagée si l’articulation est encore en bon état. Elle vise principalement les cas précoces de pseudarthrose.

Elle consiste à apporter de la greffe osseuse puis à stabiliser le foyer de pseudarthrose en insérant une vis ou des broches à l’intérieur de l’os, sous contrôle arthroscopique, c’est-à-dire avec une caméra miniaturisée afin d’être le moins invasif possible. L’objectif est d’obtenir une consolidation de l’os pour éviter l’évolution vers l’arthrose.

 

La greffe osseuse à ciel ouvert

 Elle consiste à extraire la portion du scaphoïde qui est devenue fibreuse du fait de la non-consolidation. Cette portion retirée est compensée par une greffe d’os, avec un greffon généralement prélevé au niveau du poignet par la même incision.

Elle n’est possible qu’à deux conditions :

  • Que les os situés autour du scaphoïde soient en bon état,
  • Que le scaphoïde soit encore suffisamment vascularisé.

 

Le greffon vascularisé

Cette intervention est indiquée lorsque l’os scaphoïde n’est plus assez vascularisé ou en seconde intention, après échec d’une première tentative de greffe.

Elle consiste à prélever un greffon osseux au niveau du radius ainsi qu’une artère et une veine pour le vasculariser.

 

L’ablation totale ou partielle de l’os scaphoïde

C’est l’intervention indiquée dans les formes les plus avancées de la maladie, lorsque l’arthrose est présente et que la destruction de l’articulation est entamée.

Elle peut être réalisée selon deux modalités différentes :

  • Seul le scaphoïde est retiré, les autres os de l’articulation étant soudés entre eux par une plaque et des vis. C’est ce qu’on appelle une arthrodèse, avec un blocage de l’articulation.
  • Le scaphoïde, le lunatum et le triquetrum, qui constituent la première rangée des os du carpe, sont retirés en même temps. L’articulation ne sera donc plus constituée que de la seconde rangée des os du carpe et du radius.

    Suivi post-opératoire de la chirurgie de la pseudarthrose du scaphoïde

    Le suivi post-opératoire dépend du type d’intervention.

    Dans tous les cas, une rééducation ne peut être entreprise qu’une fois l’immobilisation terminée.

     

    Greffe arthroscopique ou à ciel ouvert

    • Le patient doit porter une attelle pendant 6 à 10 semaines pour immobiliser totalement l’articulation.
    • La durée d’immobilisation dépend de la localisation de la pseudarthrose et de la technique de greffe.
    • Des soins locaux de la cicatrice toutes les 48 h avec une infirmière. La cicatrisation prend en général deux semaines et les fils sont resorbables.
    • Les douleurs sont généralement modérées.
    • Quand des broches ont été mises en place elles doivent être retirées après 2 à 3 mois. Les vis ne doivent pas être retirées.

     

    Greffon vascularisé

    Les suites sont globalement identiques aux techniques précédentes.

     

    Ablation du scaphoïde

    • L’intervention est plus lourde et nécessite une hospitalisation d’une journée.
    • Il faut compter un à deux mois d’immobilisation.
    • Il subsiste une cicatrice d’environ 4 cm au niveau du poignet.
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    Risques et complications de l’opération de la pseudarthrose du scaphoïde

    Les risques et complications sont un peu différents selon la méthode utilisée mais globalement, ils peuvent consister en :

    • Une infection au niveau du site opératoire (en particulier pour les interventions impliquant une greffe) ou des problèmes de cicatrisation.
    • Une algodystrophie, caractérisée par un gonflement de la main et du poignet, une raideur et des douleurs. Elle peut apparaître au bout de plusieurs mois et disparaître ensuite complètement ou en laissant des séquelles.
    • Un hématome, en particulier en cas de réalisation d’une greffe.
    • Une lésion accidentelle d’un vaisseau, d’un nerf ou d’un tendon au cours de l’intervention.
    • Une absence de consolidation de l’os malgré l’intervention.
    • Une rupture ou un déplacement du matériel dans le cas où le scaphoïde a été retiré.
    • Une raideur persistante au niveau du poignet malgré la rééducation.

    Résultats attendus du traitement de la pseudarthrose scaphoïde

    Lorsque l’intervention est réalisée avant que l’arthrose soit présente, le patient récupère souvent une très bonne mobilité ainsi qu’une force normale. Il n’y a plus de douleurs.

    Dans les interventions impliquant une greffe osseuse, la pseudarthrose du scaphoïde peut récidiver si la consolidation n’est toujours pas acquise. Dans ce cas, une reprise chirurgicale selon une autre modalité peut être discutée.

    Quand la seule solution chirurgicale consiste à retirer le scaphoïde, la récupération n’est pas aussi complète. L’ablation du scaphoïde intervient en dernier recours, lorsque les autres options ne sont plus possibles ou ont échoué. L’objectif, à ce stade, n’est plus de restaurer un fonctionnement normal du poignet mais d’assurer une mobilité suffisante pour réaliser les gestes essentiels du quotidien. Il subsiste donc un manque de force, des raideurs importantes et quelques douleurs.

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