Pseudarthrose du scaphoïde : définition, symptômes et traitements

La pseudarthrose du scaphoïde est une pathologie qui fait suite à une fracture mal consolidée au niveau du poignet. Non traitée, elle conduit à la destruction totale de l’articulation.

Le seul traitement efficace est chirurgical et ses modalités dépendent de l’état du scaphoïde.

Voici toutes les explications utiles pour bien comprendre la pseudarthrose du scaphoïde, sa prise en charge et ses traitements.

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Définition de la pseudarthrose du scaphoïde

Le poignet est constitué de deux rangées d’osselets qui font la jonction entre les os de l’avant-bras et ceux de la main. Le scaphoïde fait partie de la première rangée, proche de la base du pouce.

Lors d’une chute, c’est cet os qui se fracture le plus souvent en raison de sa position externe qui l’expose davantage. C’est aussi à cause de cette position particulière et de sa mauvaise vascularisation qu’il consolide mal, même quand la fracture est détectée tôt et correctement immobilisée.  

On considère que l’absence de consolidation d’une fracture du scaphoïde au bout de quatre à six mois n’est pas normale : c’est la pseudarthrose. En l’absence de prise en charge, elle peut mener à une destruction totale de l’articulation, comme dans les cas d’arthrose.

Cette pathologie est particulièrement handicapante car elle est douloureuse et le scaphoïde est essentiel à la mobilité du poignet.

Les causes et symptômes de la pseudoarthrose du scaphoïde

La pseudarthrose résulte toujours d’une fracture du scaphoide. Elle se développe souvent à l’insu du patient qui ne s’est pas aperçu de la fracture ou qui croit l’os consolidé alors qu’il ne l’est pas.

Les signes apparaissent progressivement, sans que le patient y prenne vraiment garde et surtout sans qu’il les relie à une fracture survenue parfois des années plus tôt. La pathologie peut également se révéler à l’occasion d’un nouveau traumatisme sur le même poignet.

Lorsque la maladie est déclarée, elle est marquée par :

  • Des douleurs, parfois très importantes, sur la face externe du poignet et autour du pouce.
  • Un gonflement du poignet, permanent ou seulement épisodique.
  • Dans les formes plus avancées, une perte de mobilité et de force du poignet à cause de l’enraidissement de l’articulation. Le poignet, en particulier à la base du pouce, joue un grand rôle dans les gestes de la vie quotidienne, minutieux ou non. La gêne est donc très handicapante.

En l’absence de traitement, il se produira les mêmes effets que pour une arthrose : la destruction de l’articulation.

Facteurs de risque de la pseudarthrose du scaphoïde

Le risque de pseudarthrose du scaphoïde augmente :

  • Avec l’âge.
  • En cas de carences en vitamines.
  • Avec certaines maladies chroniques comme le diabète.
  • En cas de consommation de tabac.
  • Avec la prise de certains médicaments (chimiothérapie, anticoagulants).
  • Si le scaphoïde a été fracturé antérieurement.

    Diagnostic de la pseudarthrose du scaphoïde

     Le diagnostic est posé en plusieurs étapes :

    • Un examen clinique du poignet est indispensable : il permet de relier les symptômes (douleur, gonflement, perte de mobilité) à l’atteinte du scaphoïde. Le médecin réalise différents tests (par exemple en appuyant à des endroits précis pour déterminer ce qui provoque la douleur). Retracer l’histoire médicale a aussi son importance puisque la notion d’une chute et, plus encore, d’une fracture antérieure, peut orienter le diagnostic.
    • Un bilan radiologique avec clichés face et profil du poignet et sous des incidences spécifiques est réalisé. Ces radiographies permettent de constater l’absence de consolidation du scaphoïde, à l’origine de la pseudarthrose. Ce bilan peut être complété par un scanner, une IRM ou encore un arthroscanner pour obtenir des informations plus précises sur le degré de l’atteinte et la qualité de la vascularisation.

     Ce bilan est d’autant plus essentiel qu’il permet de décider du traitement le plus adapté, en fonction notamment de l’état de l’os et de la localisation de la fracture.

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    Traitement de la pseudarthrose du scaphoïde

    Le traitement de la pseudarthrose du scaphoïde est exclusivement chirurgical.

    Le type de chirurgie dépend du degré d’atteinte, selon qu’il est encore possible ou non de conserver l’articulation.  

    En l’absence d’arthrose

    Tant que l’arthrose n’est pas installée, il est encore possible de conserver l’articulation et d’espérer obtenir chirurgicalement une consolidation.

    C’est à cela que vont s’employer les différentes techniques, qui varient en fonction de la sévérité de l’atteinte :

    • Un vissage en compression est proposé quand la pseudarthrose est débutante. Il s’apparente au traitement habituel d’une fracture : une vis est placée dans l’os pour le stabiliser, contenir le foyer de pseudarthrose et favoriser la consolidation.
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    • Le greffe sous arthroscopie : consiste à apporter de la greffe prélevée au poignet par technique mini-invasive assistée par caméra au niveau du scaphoide. Quand elle est réalisable elle donne d’excellents résultats tout en était moins invasive.
    • La greffe encastrée : cette intervention, très fréquente, est envisagée quand la vascularisation de l’os est encore suffisante. Elle consiste à greffer sur le poignet un petit morceau d’os, prélevé au niveau du poignet, pour remplacer l’os qui n’a pas consolidé et qui est extrait. Le greffon est maintenu par des broches. On remplace donc l’os abîmé par un autre de meilleure qualité, capable de consolider.
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    • Le greffon vascularisé: l’intervention est proposée quand la vascularisation de l’os est insuffisante. Cette fois, le chirurgien prélève à la fois un greffon osseux et une artère et une veine pour le vasculariser.

    En présence d’arthrose 

    Dans certains cas, la maladie est tellement avancée qu’il n’est plus possible d’envisager une consolidation du scaphoïde. L’arthrose est alors installée et la destruction de l’articulation a commencé.

    Dans ce cas, l’objectif est plus limité : il s’agit de récupérer un maximum de mobilité et d’éviter la destruction totale de l’articulation. L’enjeu est aussi de calmer les douleurs qui, à ce stade avancé de la maladie, sont généralement très importantes.

    Deux interventions peuvent être proposées mais elles ne permettront qu’un sauvetage incomplet de l’articulation :

    • L’ablation totale de l’ensemble des os qui composent la première rangée de l’articulation : scaphoïde, lunatum et triquetrum. L’articulation est alors constituée d’un côté du radius, de l’autre des 5 os qui composent la seconde rangée des os du carpe.
    • L’ablation partielle qui ne porte que sur le scaphoïde. Les autres os sont laissés en place mais fusionnés par différentes techniques (plaque ou vis) : on parle alors d’arthrodèse.

    Enfin, dans de rares cas, un implant peut être proposé pour remplacer totalement le scaphoïde.

    Important à savoir : quelle que soit la technique chirurgicale, la complète mobilité du poignet ne pourra pas être retrouvée en cas d’arthrose avérée. La chirurgie permettra juste de restaurer une mobilité suffisante pour certains gestes mais le poignet restera raide.

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