Canal carpien : définition, symptômes et traitements

Avec environ 200 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, le syndrome du canal carpien est une pathologie rhumatologique fréquente. Il est responsable d’une atteinte à la mobilité et à la sensibilité des trois premiers doigts de la main.
Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette pathologie bénigne mais qui peut s’avérer invalidante, au point de constituer aujourd’hui la seconde cause de maladie professionnelle.

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Définition du syndrome du canal carpien

Le canal carpien est une sorte de tunnel situé au niveau du poignet, dans lequel s’insèrent le nerf médian et les tendons des muscles fléchisseurs des doigts.

Ce canal est parfois trop étroit, soit en raison d’une prédisposition anatomique, soit parce que le nerf et les tendons ont augmenté de volume. Il se produit alors une compression, avec pour conséquences :

  • une perte de sensibilité au niveau des doigts puisque l’influx nerveux
    est perturbé,
  • une perte de motricité de la main avec une perte de force, notamment
    à la préhension et pour les gestes fins.

On parle alors de syndrome du canal carpien, qui peut affecter une seule main ou les deux.

Les causes et symptômes du canal carpien

Les causes du canal carpien

La cause est souvent inconnue. Dans certains cas, elle est identifiée et résulte :

  • d’un traumatisme au niveau du poignet qui fait augmenter le volume du nerf ou des tendons dans le canal carpien,
  • de la réalisation de mouvements répétitifs ou rapides, par exemple dans le cadre de l’activité professionnelle,
  • de l’existence d’une tumeur (kyste), d’une infection ou d’une hémorragie intra canalaire qui augmentent le volume présent dans le canal,
  • de certaines maladies chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou des pathologies métaboliques génétiques.

Les symptômes du canal carpien

Les symptômes d’un syndrome du canal carpien sont assez caractéristiques. Ils s’installent généralement de façon progressive et s’expliquent par la compression du nerf médian et des tendons fléchisseurs. Ils consistent en :

  • des troubles de la sensibilité au niveau des trois premiers doigts de la main (pouce, index et majeur) : on parle de paresthésies pour désigner des manifestations sensitives inhabituelles comme des fourmillements, des pertes de sensibilité, des engourdissements, des « décharges électriques ». La journée, ces sensations désagréables sont provoquées par le maintien de certaines positions et soulagées par le mouvement des doigts. Quand elles sont à prédominance nocturne, elles réveillent parfois le patient. La paume et le dos de la main sont en revancheépargnés.
  • des douleurs qui suivent le trajet du nerf médian et peuvent irradier jusqu’au bras et à l’épaule.
  • une perte de force, voire une faiblesse qui finit par faire échapper des objets des mains. La réalisation des mouvements est plus difficile et il peut même se produire des blocages au niveau des doigts.
  • une peau sèche ou un gonflement de la main.

Les facteurs de risques du canal carpien

Le sexe et l’âge ne sont pas, à proprement parler, des facteurs de risque. On constate cependant une apparition fréquente du syndrome du canal carpien vers la cinquantaine et une prédominance féminine (3 femmes pour un homme).
Certaines situations sont reconnues comme pouvant favoriser la survenue du syndrome du canal carpien :

Une activité professionnelle impliquant des gestes répétitifs et/ou rapides et de mauvaises positions (ou des activités de loisirs produisant ces mêmes effets). Le syndrome du canal carpien est d’ailleurs la seconde cause de maladie professionnelle en France.

  • L’obésité.
  • Le diabète.
  • Les troubles de la thyroïde.
  • La grossesse (on constate souvent une régression des troubles après l’accouchement) et la ménopause.
  • Des antécédents de fractures au niveau du poignet ou des anomalies congénitales.
  • L’existence de certaines pathologies affectant les articulations ou d’une insuffisance rénale chronique.
  • La prise de corticoïdes.

Diagnostic du canal carpien

Le diagnostic est généralement assez simple car les signes cliniques sont caractéristiques :

  • Déclenchement des troubles par percussion (signe de Tinel) ou pression du nerf médian (signe de Mac Murthry-Durkan)
  • Peau sèche au niveau des trois doigts affectés (pouce, index, majeur)
  • Apparition de paresthésies lors de la manœuvre appelée « signe de Phalen ».

Des examens complémentaires peuvent être prescrits pour confirmer le diagnostic et évaluer la sévérité du trouble.

  • La radiographie permet de constater le rétrécissement du canal carpien.
  • Grâce à l’échographie ou à l’IRM, le contenu du canal peut être examiné.
  • En cas de syndrome du canal carpien idiopathique (c’est-à-dire sans cause identifiée), des examens biologiques peuvent être utiles pour détecter un éventuel diabète ou une hypothyroïdie.
  • L’examen le plus contributif est souvent l’électroneuromyogramme (ENMG). Au-delà du simple diagnostic, il permet surtout d’évaluer la sévérité de l’atteinte du nerf médian. Il consiste en des stimulations électriques ciblées qui provoquent des influx nerveux grâce à des petites électrodes posées sur la main.

            Les traitements du canal carpien

            Le traitement du syndrome du canal carpien dépend de la sévérité de l’atteinte, de son évolution et de la gêne qu’elle provoque dans la vie quotidienne.

            Traitement médical du syndrome du canal carpien

            • Dans certains cas, les symptômes disparaissent spontanément, sans qu’aucun traitement ne soit nécessaire. C’est notamment le cas quand le syndrome du canal carpien est dû à un traumatisme ou à la grossesse.
            • Il peut suffire de réduire les mouvements responsables des symptômes pour obtenir une amélioration : aménagement du poste de travail, arrêt de certaines activités répétitives, rectification de certaines mauvaises postures.
            • Une attelle peut apporter un soulagement dans les formes légères, en immobilisant le poignet dans une position qui réduit la compression. Elle est souvent proposée la nuit pour éviter les mouvements intempestifs du poignet et préserver au maximum le sommeil.
            • Des antalgiques peuvent être prescrits pour soulager les douleurs et l’inconfort.
            • Les infiltrations de corticoïdes fonctionnent généralement très bien au début de la maladie mais doivent être renouvelées souvent pour obtenir un soulagement. Ce n’est donc pas une solution pérenne pour un syndrome du canal carpien d’une certaine sévérité.

            Traitement chirurgical

            La chirurgie orthopédique est la solution à privilégier dans les formes les plus sévères ou résistantes aux autres traitements. Elle consiste à agrandir le diamètre du canal carpien pour provoquer la libération du nerf médian et des tendons fléchisseurs. Il existe deux méthodes chirurgicales : par incision de la paume de la main ou par endoscopie.

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