Traitement chirurgical des pathologies du biceps

La portion longue du biceps est très sollicitée dans la vie quotidienne, que l’on soit sportif ou non et quelle que soit l’activité professionnelle exercée.

Cette zone fragile peut être lésée par des tendinites, voire des ruptures. Ces lésions causent un handicap pour le patient qui ne peut plus mobiliser correctement son bras.

Dans les cas où un traitement médical ne suffit pas, plusieurs modalités chirurgicales peuvent être envisagées.

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Définition des pathologies du biceps

Le biceps est constitué de deux parties : une partie courte et une partie longue. Le long biceps relie l’omoplate et le bourrelet glénoïdien. Il participe donc à la stabilité de l’épaule puisqu’il chemine en partie à travers la coiffe des rotateurs.

Le long biceps peut être atteint de toutes sortes de lésions accidentelles.

  • Une tendinite lorsque le muscle est trop sollicité ou subit des microtraumatismes : c’est le cas par exemple lors de certaines activités sportives ou professionnelles avec des gestes répétitifs. Cette tendinite peut être due à une inflammation ou à une dégénérescence liée à l’âge.
  • Une rupture, totale ou non, du biceps.
  • Une luxation.
  • Un biceps dit « en sablier » qui s’épaissit et empêche l’articulation de fonctionner.

Quelle que soit la lésion, elle cause des douleurs handicapantes et une impotence fonctionnelle puisque le patient ne peut plus lever le bras ni faire de mouvement en rotation.

Indications de la chirurgie des lésions du biceps

Quand traiter les lésions du biceps ? 

Une fois le diagnostic posé, à l’issue d’un examen clinique et radiographique, la question du choix d’un traitement adapté se pose.

Dans l’immense majorité des cas, c’est avant tout un traitement médical qui est initié : il consiste à mettre l’épaule au repos relatif afin d’éviter tout geste intempestif et calmer les douleurs.

Des séances de rééducation contribuent à rendre sa mobilité à l’épaule.

Des infiltrations de corticoïdes peuvent être réalisées mais ce n’est pas un traitement qu’il est possible de renouveler souvent.

Un traitement chirurgical est envisagé quand :

  • La lésion est sévère et ne peut être correctement prise en charge par un simple traitement médical.
  • Il s’agit d’une récidive d’une précédente lésion.
  • Le patient souhaite une récupération rapide en raison d’activités sportives ou professionnelles spécifiques.
  • Le traitement médical seul a échoué.

Zoom sur la chirurgie des lésions du biceps

Il existe principalement deux types de prise en charge chirurgicale des lésions du biceps, en fonction de la gravité de l’atteinte.

Ces deux interventions sont en général réalisées en ambulatoire, sous arthroscopie et non à ciel ouvert. Ce type de chirurgie est moins invasif puisque les incisions sont limitées à de petits trous par lesquels le chirurgien fait passer une caméra et des instruments miniatures pour opérer « de l’intérieur », en visionnant le site opératoire sur un écran.

Elles nécessitent une anesthésie générale ou loco-régionale.

D’autres modalités peuvent être associées, pour traiter d’autres problèmes au niveau de l’épaule, par exemple quand la coiffe des rotateurs est lésée.

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Intervention chirurgicale sous arthroscopie

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Chirurgie arthroscopique de la tendinite du biceps de l’épaule

La ténotomie du biceps

Cette intervention est envisagée lorsque le tendon est très abîmé et peu fonctionnel.

Elle se limite à la section du tendon, qui va alors spontanément se rétracter. Le biceps reste attaché à l’omoplate par le second tendon.

La section du tendon abîmé permet de supprimer la douleur.

La ténodèse du biceps

La ténodèse consiste à désinsérer le tendon pathologique de la glène et de le fixer sur l’humérus.  

Il existe plusieurs techniques de fixation (par ancre, par vis). Le choix entre ces différentes techniques relève du chirurgien en fonction de ses préférences et de l’indication précise.

La ténodèse a pour avantage de diminuer le risque d’effet « Popeye » qui correspond à la ptose du corps musculaire du biceps. Toutefois les 2 techniques donnent des résultats équivalents sont que l’on ait pu prouver la supériorité de l’une sur l’autre.

En cas de SLAP lésion, qui correspond à une lésion du biceps au niveau de son insertion associée à une lésion du labrum, il est recommandé de réaliser une ténodèse du biceps et une réinsertion du labrum. Les SLAP sont particulièrement fréquentes chez les patients pratiquant un sport avec lancer au-dessus de la tête (tennis, handball).

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Signe de Popeye

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Ténodèse du biceps

Suivi post-opératoire d’une opération des biceps

Qu’il s’agisse d’une ténotomie ou d’une ténodèse, les suites opératoires sont sensiblement identiques.

Elles sont marquées par :

  • Des douleurs d’intensité variable, traitées par des antalgiques.
  • Une immobilisation du bras par une attelle coude au corps afin d’éviter tout mouvement qui pourrait compromettre la consolidation des lésions, pendant au moins un mois.
  • Des séances de rééducation pour retrouver une bonne mobilité de l’articulation.

Il faut en général attendre environ deux mois pour reprendre les activités professionnelles et sportives. Ce délai est évidemment variable en fonction de l’activité exercée.

Risques et complications de la chirurgie des lésions du biceps

L’avantage de la chirurgie arthroscopique est de présenter une probabilité plus faible de complications que la chirurgie à ciel ouvert.

En effet, puisqu’il n’y a pas de large incision de la peau, il y a donc beaucoup moins de risques d’infection, d’hématome ou de désunion des cicatrices.

En revanche, des complications (rares) restent possibles :

  • Une lésion nerveuse lors de l’intervention.
  • Une algodystrophie : le mécanisme de survenue de ce phénomène reste assez mal connu. Il s’agit d’une réaction douloureuse et inflammatoire qui apparaît parfois à distance de l’intervention.
  • Dans le cas spécifique de la ténotomie, une déformation du bras: elle peut apparaître en raison de la rétraction du tendon sectionné. On l’appelle le « signe de Popeye », qui ne gêne pas en soi le patient mais peut causer un préjudice esthétique. Des douleurs résiduelles, qui ressemblent à des crampes, peuvent également persister malgré l’opération.
  • Dans le cas spécifique de la ténodèse, il peut arriver que le tendon refixé sur l’humérus cicatrise mal et finisse par se déchirer ou se rompre.

Résultats attendus de la chirurgie des lésions du biceps

L’objectif de la ténotomie comme de la ténodèse est de calmer les douleurs et de permettre aux patients de retrouver une mobilité de leur épaule la plus normale possible.

Dans la grande majorité des cas, cet objectif est atteint. Mais il faut bien garder à l’esprit que l’usure naturelle des tendons, notamment due à l’âge, ne peut être enrayée par ces interventions.

Il peut également persister quelques douleurs résiduelles, notamment en cas de ténotomie. Elles sont cependant bien moindres que celles résultant de la lésion initiale.

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