Pathologies du biceps
Le biceps brachial, muscle localisé entre l’épaule et le coude, peut être le siège de nombreuses atteintes : tendinite, rupture, etc.
Quels sont les symptômes de ces différentes pathologies ? Comment les diagnostiquer et surtout les traiter efficacement ?
Voici nos explications.
Définition des pathologies du biceps
Le biceps est l’un des trois muscles fléchisseurs du bras. Très sollicité au quotidien lors des mouvements de flexion et de rotation, il est composé de deux parties distinctes :
- Une partie longue qui débute au niveau de l’omoplate. Le tendon du long biceps fait partie de la coiffe des rotateurs, un ensemble de tendons qui permet le bon fonctionnement de l’épaule.
- Une partie courte.
Le long biceps, du fait de son trajet sinueux dans l’épaule peut être sujet à différentes sortes de lésions musculaires et tendineuses qui ont une incidence sur la mobilité et la force de l’épaule :
- Une tendinite, inflammation douloureuse des tendons.
- Une rupture partielle ou complète. On parle en particulier de SLAP lésion quand c’est le labrum (qui sert d’insertion au tendon du biceps) qui est arraché du bourrelet glénoïdien.
- Une luxation, parfois accompagnée d’une rupture secondaire.
- Un blocage de l’épaule en raison d’un biceps dit « en sablier » : le tendon s’épaissit jusqu’à empêcher la mobilisation de l’articulation.
Causes et symptômes des pathologies du biceps
Les pathologies du biceps concernent des patients de tous âges, sportifs ou non, même si les personnes qui pratiquent un sport sollicitant beaucoup l’épaule y sont plus particulièrement exposées.
Causes
- La cause des lésions du biceps est souvent traumatique. Le patient fait un mouvement de flexion « contrariée », c’est-à-dire en forçant sur le mouvement physiologique : geste brusque pour se rattraper lors d’une chute, soulevé de poids trop lourd avec un mauvais appui, etc. Les tendons, étirés brusquement et fortement, se déchirent et peuvent même se rompre.
- Les lésions peuvent aussi trouver leur origine, non dans un traumatisme ponctuel, mais dans la réalisation répétée de gestes vers l’arrière. Certains sports, comme le tennis, ou certaines activités professionnelles (travail à la chaîne) exposent particulièrement à la SLAP lésion.
- Enfin, la fragilité du biceps brachial peut s’expliquer par une maladie génétique (par exemple la myopathie) qui affecte la qualité des tendons et/ou des muscles.
Symptômes
Les symptômes dépendent de la pathologie mais on retrouve dans tous les cas certains signes communs :
- Des douleurs qui prennent naissance à l’épaule et courent le long du bras. Le caractère irradiant et nocturne peut être le signe d’une tendinite.
- Une perte de mobilité et d’amplitude des mouvements de l’épaule et du bras, accompagnée d’une sensation de faiblesse.
Certains signes sont en revanche spécifiques à certaines pathologies : par exemple, quand le tendon est rompu, une boule peut être clairement visible sur le bras (on l’appelle le « signe de Popeye »). Elle correspond à la rétraction du muscle qui prend un aspect bombé.
Signe de Popeye
Facteurs de risque des pathologies du biceps
L’âge n’est pas en soi un facteur de risque, même si certaines pathologies peuvent se révéler à partir de la cinquantaine, en raison de l’usure progressive des tendons.
Certains patients sont plus particulièrement exposés aux pathologies du biceps :
- Les personnes qui pratiquent un sport avec gestes répétitifs(tennis) ou impliquant un mouvement répété vers l’arrière (comme les sports de lancer de balle : basket, handball, etc.).
- Les personnes qui, professionnellement, exécutent des gestes forcés ou répétés avec port de charge.
- Les patients qui fument, le tabagisme étant un facteur aggravant.
- Les patients atteints de certaines maladies (diabète, hypercholestérolémie) qui constituent des facteurs de risque en raison de leur impact sur la solidité des tendons.
Diagnostic des pathologies du biceps
Le diagnostic, comme souvent, repose à la fois sur l’examen clinique et les examens radiographiques.
Examen clinique
Quelle que soit la nature de la lésion, l’examen clinique apporte généralement des informations précieuses sur la localisation et l’origine des douleurs. Le médecin réalise une palpation le long du trajet du biceps pour déterminer leur siège exact.
Il existe quelques manœuvres spécifiques comme les tests de Yergason pour détecter la SLAP lésion ou encore le Palm up ou Speed biceps test.
La présence d’une boule visible peut faire suspecter une rupture du tendon. Malheureusement, aucun test clinique n’est spécifique d’une pathologie du biceps, et il s’agit le plus souvent d’un faisceau d’arguments.
Examen radiographique
Les radiographies sont systématiques et permettent surtour d’éliminer d’autres diagnostics puisqu’elles seront en général normales dans cette pathologie tendineuse.
Parfois, notamment en cas de SLAP lésion ou chez des patients très sportifs, d’autres examens sont indispensables pour approfondir le diagnostic : IRM, arthroscanner ou échographie.
Traitement des pathologies du biceps
Le traitement dépend de la pathologie en cause. Généralement, la prise en charge est d’abord médicale avant, éventuellement, de devenir chirurgicale la gêne persiste malgré le traitement médical.
Traitement médical
Il consiste le plus souvent en :
- La prescription de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires.
- La prescription de séances de kinésithérapie, une fois la phase aiguë passée, pour renforcer les muscles de l’épaule et améliorer sa mobilité.
- Une infiltration écho ou radioguidée de dérivé cortisoné selon le type de lésion.
Ce traitement est particulièrement recommandé pour les tendinites mais il peut aussi convenir à des cas de rupture, tant qu’elle est limitée et n’a pas récidivé.
Traitement chirurgical
En cas d’échec du traitement médical ou en cas de récidives multiples, un traitement chirurgical peut être proposé, en fonction de la pathologie et du profil du patient (jeune ou âgé, sportif ou non, etc.).
L’intervention chirurgicale est souvent réalisée par voie arthroscopique, c’est-à-dire en introduisant une caméra miniaturisée et de micro-instruments par de toutes petites incisions.
En ambulatoire et sous anesthésie générale ou locorégionale, le chirurgien va par exemple sectionner le tendon abîmé (c’est la ténotomie). Dans le cadre d’une ténotomie-ténodèse, le tendon sera rattaché à l’humérus. Cette solution chirurgicale calme les douleurs et améliore la mobilité.
Ces traitements chirurgicaux donnent en général de très bons résultats et permettent au patient de retrouver un fonctionnement normal de son épaule. Quand les structures de l’articulation sont très abîmées, d’autres interventions conventionnelles, à ciel ouvert, peuvent être préférées.
Intervention chirurgicale par voie arthroscopique