Arthrolyse arthroscopique de l’épaule et traitement des séquelles de traumatismes

Le terme arthrolyse désigne une intervention chirurgicale visant à libérer une articulation, pour lui redonner sa mobilité sans douleur.

L’arthrolyse de l’épaule permet ainsi de traiter les raideurs persistantes malgré un traitement médical bien suivi.

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Définition des séquelles traumatiques nécessitant une arthrolyse de l’épaule

La raideur de l’épaule est un problème fréquent, et correspond la plupart du temps à une capsulite idiopathique c’est-à-dire survenant sans raison particulière. La capsulite est une pathologie bénigne qui guérit spontanément dans la plupart des cas. Il faut en revanche bien distinguer les raideurs ou capsulite post-traumatiques, c’est-à-dire consécutives à une fracture de l’épaule opérée ou non.

La raideur post-traumatique de l’épaule est quasiment systématique à la phase initiale, et va pouvoir récupérer grâce à la rééducation débutée dès consolidation de la fracture voire avant dans certains cas. La capacité de récupération des mobilités va dépendre de chaque patient et surtout de la gravité de la fracture initiale.

Le traitement initial en cas de raideur d’épaule post-traumatique repose sur la rééducation et éventuellement les infiltrations intra-articulaires cortisonées qui peuvent aider à récupérer les amplitudes articulaires. Dans certaines situations la raideur va rester importante malgré le traitement médical et entraîner une gêne fonctionnelle pour le patient. Se pose alors la question du traitement chirurgical.

Indications de l’arthrolyse arthroscopique de l’épaule pour traiter séquelles et raideurs

Le chirurgien va donc tenir compte de deux éléments principaux :

  • Le degré de gêne exprimé par le patient (douleur et amplitude de mouvement).
  • Le bilan lésionnel avec atteinte ou pas des cartilages articulaires, aspect de la cavité articulaire, présence de matériel d’ostéosynthèse pouvant expliquer la gêne.

Un bilan d’imagerie associant radiographies standards et scanner éventuellement couplé à l’arthroscanner permet d’obtenir tous les renseignements sur l’état articulaire, osseux et tendineux. Il permet de confirmer l’indication opératoire et d’anticiper les gestes intra-articulaires.

 

Quelles sont les limites de l’arthrolyse de l’épaule ?

La décision opératoire doit être réfléchie si le bilan lésionnel objective des altérations marquées des surfaces articulaires de l’épaule,c’est-à-dire la présence d’une arthrose post-traumatique, qui peut donner des résultats décevant malgré les libération des tissus.

Si le cartilage apparait comme étant de bonne qualité, il s’agit d’un meilleur pronostic et le geste d’arthrolyse consistant à libérer tous les tissus cicatriciels, adhérences et matériels gênants donne en général de très bons résultats.

Zoom sur le traitement chirurgical sous arthroscopie

L’arthrolyse vise à libérer les articulations de l’épaule, en levant les adhérences et la rétraction des tissus mous, tout en supprimant les butoirs osseux ou les éventuels corps étrangers susceptibles de limiter l’amplitude articulaire.

Le blocage peut se situer dans l’articulation principale entre l’humérus et la scapula (scapulo-humérale) ou dans l’articulation sous acromiale, entre les tendons de la coiffe des rotateurs et l’os de l’acromion.

En supprimant du mieux possible les raideurs post-traumatiques, cette chirurgie présente à la fois un intérêt thérapeutique (supprimer les douleurs et améliorer les mobilités), mais aussi un intérêt préventif pour limiter les risques de voir se développer une arthrose secondaire. Enfin, cette intervention permet de réaliser l’ablation du matériel qui peut être gênant à long terme, notamment pour la mise en place d’une prothèse d’épaule ultérieurement.

Cette intervention est réalisée en ambulatoire, permettant un retour à domicile le jour même de l’intervention.

Le plupart du temps l’anesthésie générale n’ est pas nécessaire et une anesthésie ciblée de l’épaule associée à une légère sédation est suffisante, permettant ainsi de réduire le risque anesthésique et da faciliter le parcours ambulatoire.

Cette chirurgie mini-invasive des raideurs articulaires reprend le principe de toute arthroscopie chirurgicale.

Le chirurgien fait plusieurs petites incisions de part et d’autre de l’épaule, de 1 à 2 cm : une ouverture sert à insérer la caméra visualisant l’articulation sur un écran, tandis que l’autre permet de glisser les instruments chirurgicaux nécessaires à l’arthrolyse.

Un liquide d’arthroscopie est injecté en continu pour nettoyer l’articulation et maintenir le volume articulaire.

Le chirurgien va alors réaliser différents gestes techniques :

  • Traitement de la capsule articulaire fibrosée par capsulotomie (section) ou capsulectomie (résection).
  • Nettoyage et débridement des portions tendineuses, musculaires ou ligamentaires pouvant présenter des adhérences fibreuses.
  • Extraction des corps étrangers.Résection des butoirs osseux par ostéotomie…
  • Ablation de certains matériels sous (vis isolées).

Quand du matériel de taille plus importante doit être enlevé, il est souvent nécessaire de réaliser une partie de l’intervention à ciel ouvert, en reprenant la même cicatrice que pour l’opération initiale.

    Suivi post-opératoire d’une arthrolyse

    La mobilisation de l’épaule après une arthrolyse se fait généralement dès le lendemain, avec drainage pour éviter la formation d’un hématome, et manipulations passive et active pour limiter les adhérences. L’attelle d’épaule peut être abandonnée dès le réveil du bras, si les douleurs le permettent, l’objectif premier étant de mobiliser l’articulation.

    La convalescence est donc faible la plupart du temps.

    Il est nécessaire de prendre contact avec votre kinésithérapeute en amont de l’intervention afin de pouvoir commencer la réeducation rapidement.

    La douleur est généralement faible après une arthrolyse par arthroscopie. La rééducation, sur plusieurs semaines à plusieurs mois, impose un contrôle rigoureux du chirurgien, avec plusieurs visites de contrôle post-opératoires.

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    Arthrolyse chirurgicale de l’épaule

    Risques et complications d’une arthrolyse chirurgicale de l’épaule

    Les risques principaux d’une arthrolyse de l’épaule dépendent en partie de la complexité et de l’importance des lésions initiales.

    Les plus fréquentes restent :

    • La formation d’un hématome, nécessitant une ponction ou un drainage chirurgical.
    • Une lésion neurologique, notamment du nerf axillaire, très rare.
    • Une infection, très rare sous arthroscopie.
    • Un syndrome d’algodystrophie.

    Résultats attendus

    La chirurgie par arthroscopie permet de réduire la phase de convalescence, imposant toutefois une rééducation fonctionnelle sérieuse et prolongée. Les résultats des arthrolyses chirurgicales sont favorables, donnant une amélioration de la mobilité dans 90 % des cas.

    Il existe évidemment de fortes disparités selon les causes initiales, mais l’objectif vise à retrouver une fonction satisfaisante avec un minimum de douleurs. Il faut généralement 3 mois pour obtenir des résultats corrects et 6 à 12 mois pour estimer le résultat comme définitif.

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