Doigt à ressaut : définition, symptômes et traitements
Le doigt à ressaut est une pathologie fréquente puisqu’on estime que 2 à 3% de la population peut en être atteinte.
Elle provoque des douleurs et surtout un blocage du doigt, qu’il n’est plus possible de déplier avec une gêne dans les activités de la vie courante.
Des traitements médicaux sont possibles mais dans les formes avancées, le seul recours est chirurgical.
Voici tout ce qu’il y a à savoir sur le doigt à ressaut et sa prise en charge.
Définition du doigt à ressaut
Pour bien comprendre en quoi consiste un doigt à ressaut, il faut avoir quelques notions d’anatomie de la main.
Les tendons fléchisseurs permettent aux doigts de se plier de façon coordonnée et harmonieuse. Ils sont présents dans la paume des mains et se prolongent dans chaque doigt.
Chacun de ces tendons est maintenu près du doigt par ce que l’on appelle des poulies. À chaque fléchissement du doigt, il se produit un mécanisme qui s’apparente justement au coulissement d’un câble sur une poulie :
- Le tendon reste plaqué contre les phalanges grâce aux fibres qui composent la poulie.
- Il coulisse sous la poulie grâce à la gaine synoviale qui entoure chaque tendon.
Ce mécanisme peut se gripper en cas d’inflammation du tendon (ténosynovite des fléchisseurs) qui s’épaissit alors et présente parfois un nodule. Les espaces étant très ajustés, le nodule gêne le glissement, non quand on plie le doigt mais quand on cherche à l’étendre. Cette gêne peut aller jusqu’au blocage pur et simple du mouvement du doigt qui reste en flexion. On parle alors de flessum.
Le doigt à ressaut (on dit aussi « à ressort ») se caractérise donc par un blocage du doigt causé par l’impossibilité pour le tendon fléchisseur de coulisser normalement. Ce blocage peut être :
- Intermittent, d’où l’effet de ressaut quand le doigt se déplie de façon soudaine, avec un décalage.
- Il provoque des douleurs et surtout une gêne à la mobilité du doigt.
Tous les doigts peuvent être concernés et les deux mains peuvent être atteintes simultanément.
Les causes et symptômes du doigt à ressaut
Les causes du doigt à ressaut
Les causes d’apparition d’un doigt à ressaut sont mal connues, la plupart du temps il n’y en a pas.
Dans certains cas :
- La pathologie affecte parfois des personnes qui réalisent des gestes répétitifs dans un cadre professionnel ou de loisirs mais sans qu’il soit certain que ce soit la seule cause de l’inflammation des tendons.
- Certaines pathologies comme le diabète entraînent un épaississement de la gaine des tendons favorisant le blocage dans la poulie.
- Elle peut aussi faire suite à une blessure de la main, par exemple si un tendon a été lésé ou sectionné.
- Enfin, la gaine dans laquelle s’insère le tendon est parfois trop étroite dès la naissance, ce qui explique que des patients très jeunes soient atteints.
Les symptômes du doigt à ressaut
Les symptômes consistent en :
- Une gêne ressentie dans la paume de la main et/ou à la base des doigts lors des mouvements de flexion ou d’extension.
- Parfois des douleurs qui accompagnent les mouvements.
- L’impossibilité d’étendre totalement le doigt, ou au prix d’une aide par l’autre main pour débloquer le doigt et accompagner son mouvement.
- Quand la maladie est évoluée, un aspect en griffes du doigt ou de la main est constaté.
- Au début de la maladie, les symptômes sont surtout présents le matin au réveil puis ils persistent également au cours de la journée.
Facteurs de risques du doigt à ressaut
Il est difficile de parler de facteurs de risque dès lors que les causes précises du doigt à ressaut ne sont pas connues avec certitude.
L’âge n’est pas, en soi, un facteur de risque puisque la pathologie peut apparaître de façon précoce chez des sujets jeunes. Le sexe non plus, même si la proportion de femmes atteintes est légèrement plus importante que celle des hommes.
Même s’il n’est pas certain que la réalisation de gestes répétitifs puisse provoquer l’apparition de la maladie, une activité professionnelle ou de loisirs qui implique ce type de geste peut être considérée comme favorisant l’inflammation des tendons.
Enfin, il semble que le diabète constitue un facteur de risque de développer la pathologie.
Diagnostic du doigt à ressaut
Le diagnostic est essentiellement clinique et repose sur l’examen des mains et des doigts du patient.
Il existe un effet de ressort du doigt au moment de son extension. Selon le stade de la maladie, ce ressaut est occasionnel ou plus permanent.
C’est principalement ce signe qui permet de poser le diagnostic, plus que la douleur qui n’est pas systématiquement associée.
Aucun bilan radiographique complémentaire n’est nécessaire puisqu’il n’apportera pas d’éléments contributifs par rapport à l’examen clinique.
En effet, dans ce contexte, l’inflammation du tendon est manifeste et il n’est pas nécessaire de la confirmer par une IRM.
Les traitements du doigt à ressaut
Le doigt à ressaut peut être traité médicalement ou chirurgicalement selon le degré de l’atteinte et la gêne ressentie par le patient.
Traitement médical
Le traitement médical est très efficace dans les formes débutantes ou peu marquées.
Il peut comporter :
- La mise au repos du doigt atteint dans les formes les plus légères : le patient doit éviter les gestes répétitifs ou forcés. En fonction du doigt concerné, une immobilisation par attelle peut éviter d’augmenter l’inflammation.
- Des infiltrations de corticoïdes pour diminuer l’inflammation du tendon : elles donnent généralement de bons résultats mais il n’est pas recommandé de les renouveler de façon prolongée. En effet, leur répétition peut provoquer une rupture tendineuse.
- Enfin, dans les formes douloureuses, un traitement antalgique et anti inflammatoire est prescrit.
Traitement chirurgical
Il est généralement envisagé lorsque les traitements médicaux n’ont pas produit d’effets et que la gêne et/ou les douleurs sont importantes.
L’intervention, réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locorégionale, consiste en une ténolyse : la poulie est ouverte et élargie pour que le tendon puisse à nouveau coulisser librement. Une fois qu’il est libéré, le mouvement en extension du doigt redevient possible.
Cette intervention chirurgicale est rapide et donne de très bons résultats.
Dans les cas les plus sévères, il peut être décidé de retirer purement et simplement la gaine synoviale, si l’inflammation est telle que l’ouverture de la poulie ne suffira pas. On parle alors de synovectomie.
Une fois le tendon libéré chirurgicalement, les récidives sont très rares. Pour autant, un autre doigt voire plusieurs peuvent également se trouver atteints ultérieurement, en particulier quand il existe un facteur de risque du type diabète.